Les étudiants de BTS IPM 2 se sont mis « au vert » avant les vacances de la Toussaint ! - Lycée Blaise Pascal Rouen

Les étudiants de BTS IPM 2 se sont mis « au vert » avant les vacances de la Toussaint !

, par Mme Darnay

Les étudiants de BTS IPM2 se sont mis « au vert » avant les vacances de la Toussaint !

En 2003, un séminaire de travail a été initié au Lycée Blaise Pascal à destination d’étudiants de seconde année de BTS avec, entre autres objectifs, celui de leur offrir diverses occasions de s’entraîner en vue de la soutenance orale de leur rapport de stage industriel, « au vert », sur la base nautique de loisirs de Jumièges.

Ce projet pédagogique a pu être renouvelé cette année encore grâce à l’investissement de toute l’équipe de la classe de BTS IPM 2 qui s’est engagée, en complément de son emploi du temps habituel, pour assurer les interrogations prévues et l’encadrement nécessaire au bon déroulement du stage (1).

Pendant 2 jours ½ , du 21 au 23 octobre dernier (2), les simulations d’oral se sont ainsi succédées, entrecoupées de quelques plages de détente et d’activités sportives.

Exercice de concentration en séance de golf !
Benjamin VIOT s’exerçant au tir à l’arc

En guise de préambule aux entraînements à l’oral programmés pendant ce « séminaire au vert », des formes diverses de détours pédagogiques ont été proposées aux étudiants dès leur arrivée sur la base (le détour, précisons-le est un des thèmes au programme de cette année scolaire 2009-2010 pour l’épreuve de Culture générale et Expression).

Pour cette phase préparatoire, trois séries d’exercices avaient été prévus par le professeur de français et l’intervenant extérieur, animateur. En guise d’amorce, les étudiants devaient présenter oralement un document de leur choix, à l’occasion d’un court exposé (3) avec, comme objectifs prioritaires :
 apprendre à construire une (des) stratégie(s) argumentative(s), en tenant compte de l’auditoire
 s’exprimer dans une langue la plus claire et correcte possible
 apprendre à gérer son stress face à une épreuve de ce type.

Ce premier exercice s’est révélé plutôt décevant, car beaucoup trop d’étudiants n’avaient pas apporté de document. L’exposé prévu, conçu comme une étape préalable à la mise en confiance et en situation (par rapport aux objectifs de ce stage), n’a pas suscité l’intérêt attendu. Plutôt scolaire dans sa forme, l’exercice a sans doute rebuté la plupart de ces stagiaires dans un tel cadre, comme en témoignent certaines remarques formulées à l’occasion du bilan. Quoiqu’il en soit, les enseignants présents au début du stage ont tous constaté que trop peu cherchaient à instaurer une situation de communication. Quant aux rares étudiants prêts à présenter « leur » document apporté, ils avaient en majorité choisi un document iconographique (une publicité, le plus souvent) ; deux d’entre eux, des éléments de pièces mécaniques.

Le second exercice a, lui aussi, révélé diverses difficultés : la consigne donnée (présenter un objet tiré de sa poche) s’est traduite par une absence de précisions, de détails techniques dans la description, et plus généralement aussi par un manque de conviction. De plus, la forme adoptée témoignait, le plus souvent, d’un manque d’assurance manifeste (gestes parasites, tics de langage, difficultés à s’exprimer, à être audible, à marquer nettement le début et la fin de l’exposé )... ceci nuisant bien évidemment à la qualité de l’exposé et, par suite, au jugement porté sur la prestation des futurs candidats : « Par cette présentation, par cette attitude, on se fait déjà une première opinion des candidats qu’on aura devant soi », l’animateur déplorant ainsi que les centres d’intérêt - potentiellement existants chez chacun de ces jeunes adultes -, leurs passions même, s’effacent au profit d’une expression « banale et conformiste ».

Une passion !

Par la suite, deux jeux de rôle ont été proposés en binômes (étudiant-étudiant et /ou étudiant-enseignant) pour faire prendre conscience aux étudiants que la description générale et détaillée à quelqu’un d’un objet quelconque (qui nous appartient, ou qu’on veut vendre, ou qu’on offre) met en jeu des logiques argumentatives, des intentions, des stratégies et des rhétoriques plus ou moins efficaces. Mais, là encore, si certaines passions ou centres d’intérêt personnels peuvent transparaître (pas toujours ?) dans la forme du discours lui-même, comme on a pu le constater à cette occasion, ceux-ci peuvent toutefois être souvent révélés par l’expression physique, corporelle de l’orateur. Or, ces attitudes peuvent parasiter ou valoriser l’expression verbale.

Ainsi donc, en situation de présentation orale d’un projet - au sens large du terme -, le candidat, futur professionnel, devra-t-il convaincre son auditoire de l’intérêt même qu’il a pris à mener son projet industriel, au cours de son stage en entreprise. On voit bien par là les quelques analogies existant entre les exercices proposés (ces jeux de rôles), les attentes des examinateurs et les situations professionnelles vécues et à venir.

Pour conclure cette étape préparatoire, il est rappelé qu’il convient de faire comprendre aux membres du jury la fonction et l’utilité du projet - d’autant qu’il s’agit là d’un projet conçu à des fins d’être utile à quelqu’un et à quelque chose -, sans négliger de rendre compte de ses liens avec son environnement, à la fois dans la chaîne de production, et de mettre ainsi, plus généralement, du sens dans le discours.

Une soutenance devant jury

Quoi qu’il en soit, au cours de ces jeux de rôle, des ressources personnelles se sont peu à peu manifestées, certains faisant preuve de réelles compétences (par exemple en s’improvisant vendeur). La crispation ressentie en début de séance plénière à l’occasion du premier exercice, voire du suivant, a laissé place à une réelle décontraction. Le groupe s’est alors montré plus coopératif (la plupart de ceux qui n’avaient pas préparé de document à présenter au tout début se sont proposés pour les jeux de rôle), manifestement plus à l’écoute et plus tolérant.

Après cette « mise en condition », l’activité principale et prioritaire est lancée !

L’équipe pédagogique a alors remis aux futurs candidats les plannings de leurs interventions, pour favoriser leur travail personnel, tout en stimulant leur participation active.

Et tout au long du stage, les étudiants ont été amenés à multiplier les expériences de simulations d’oral, dans les conditions de l’examen, et cela face à divers intervenants.

Des jurys ont été constitués à cet effet, chacun d’eux comprenant en moyenne deux à quatre membres de l’équipe éducative (4) et deux étudiants.

Toutes les prestations ont été évaluées par chacun des membres du jury et au moins deux simulations de présentation du rapport de stage ont pu être assurées par les futurs candidats.
Ce même type d’entraînement a aussi été proposé pour présenter la partie de l’épreuve en langue anglaise.

Entraînement à l’oral, partie en langue anglaise

Les prestations ont toujours donné lieu à de nombreux échanges entre les étudiants, échanges qui se prolongeaient bien au-delà du temps de « l’épreuve » elle-même. Ils sont nombreux, en effet, à avoir passé leurs soirées à travailler sérieusement, le plus souvent sur les ordinateurs mis à leur disposition, cherchant à prendre en compte les conseils prodigués et les remarques formulées par leurs enseignants pour compléter leur rapport de stage, voire en retravailler la forme et/ou le fond...

Aide individualisée

Si les simulations d’oral se sont succédées à un rythme soutenu, il convient de préciser qu’elles ont aussi été entrecoupées d’activités sportives encadrées par des moniteurs UCPA (pour le tir à l’arc et le golf ) et par des enseignants (en particulier pour le Taï Chi Chuan, les divers jeux de ballons et le tennis).

Séance de tir à l’arc
Sur le green
Le professeur d’industrialisation, M. CANEVET, animant la séance de Taï Chi Chuan
Séance de Taï Chi Chuan, animée par M. CANEVET
Séance de Taï Chi Chuan, animée par M. CANEVET

Le bilan que le groupe et l’équipe pédagogique ont tiré de ce stage est globalement positif. Les étudiants ont apprécié l’organisation d’ensemble, la cantine, les activités sportives, cette forme de vie en collectivité qui leur a offert, entre autres, disent-ils, « l’occasion de vivre une plus grande simplicité et proximité dans les rapports avec les enseignants », dans une ambiance à la fois détendue et studieuse.

Toutefois, l’emploi du temps leur a semblé plutôt chargé et la majorité a jugé la durée du stage beaucoup trop courte, proposant même - pour le renouvellement d’une telle action - d’étaler ces formes d’entraînement à la soutenance orale plutôt sur quatre à cinq jours, de les situer aussi plus tôt dans l’année scolaire pour pouvoir réellement profiter de la base nautique, l’activité canoë kayak n’ayant pu être pratiquée.

Cela dit, s’il leur paraît utile aussi que les membres des divers jurys « tournent » davantage, il leur a paru particulièrement formateur de participer à l’évaluation de leurs camarades, prenant ainsi conscience de la complexité de cette tâche exigeante, de l’intérêt de déterminer des critères précis pour une grille de notation la plus équitable possible

Et si la phase préparatoire a paru plutôt longue et même parfois fastidieuse à certains, tous reconnaissent le profit immédiat qu’ils ont pu tirer de ces simulations d’oral. Grâce aux avis critiques, ils disent avoir pu mieux prendre conscience des exigences de l’examen et de leurs besoins, du travail personnel leur restant à fournir pour corriger, peaufiner leur rapport et/ou mieux le présenter oralement. A ce propos, ils ont apprécié pouvoir commencer à mettre en œuvre ces bonnes résolutions en se mettant au travail le soir, seuls, en binômes ou par petits groupes, grâce aussi au matériel pédagogique (ordinateurs, entre autres) apporté de l’Établissement et mis sur place à leur disposition.

Ainsi régulièrement incités à s’approprier techniques et modes d’apprentissage, ils n’ont pu qu’être davantage acteurs de leur formation... autant de principes pédagogiques, de démarches susceptibles de les amener à la réussite à l’examen et de contribuer à un développement personnel (plus) autonome.

Le groupe, avant le départ

NOTES :

(1). L’équipe pédagogique mobilisée pour assurer le bon déroulement du projet comprenait tous les enseignants de la classe, auxquels se sont joints un collègue d’ I.P.M. 1, la C.P.E., le Chef des Travaux, et un intervenant extérieur, animateur.
L’encadrement des soirées et des nuits a été assuré par trois professeurs d’enseignement technologique.

(2). Ce stage a été programmé juste avant les vacances de la Toussaint 2009 : accueil et installation en début d’après-midi, le mercredi 21octobre ; départ de la base, en milieu d’après-midi, le vendredi 23 octobre, juste avant ces vacances.

(3). Une semaine avant le départ, la consigne de travail avait été donnée en cours de français : chercher un document de son choix à présenter oralement, sous forme de court exposé (par exemple un article de presse, un poème, un extrait de roman, une image du type affiche publicitaire, etc.).

(4). Les membres du jury « adulte » : deux, voire trois enseignants de matières techniques (professeurs de projet, d’atelier et/ou le Chef des Travaux), avec au moins un professeur d’enseignement général et /ou C.P.E ou proviseur.